L’engagement du corps.

Marie Saint-Martin dirige depuis trois ans, le chœur au Conservatoire de Tours.

Quel est votre parcours ?

J’ai suivi des études de direction de chœur au Conservatoire de Strasbourg, puis j’ai intégré le Pont Sup, le Pôle d’enseignement supérieur spectacle vivant Bretagne Pays de la Loire où j’ai obtenu le DEM, puis le DNSPM, le diplôme national supérieur professionnel de musicien. J’ai été engagé à au CRD de Colmar pour diriger la Pré-Maîtrise de Garçons de Colmar.

Quels sont les axes principaux qui vous semblent importants dans le travail de direction ?

J’ai beaucoup travaillé avec Jean-Philippe Billmann, chef de chœur, danseur et chanteur. Il enseigne le chant choral et la direction de chœur au Conservatoire à Rayonnement Régional de Strasbourg et au département de musicologie de l’Université de Strasbourg.

Passionné de danse contemporaine et de littérature, il fonde son travail sur la communauté expressive et énergétique du geste, du son et des mots. Il défend une vision très incarnée de la direction. Il a mis en pratique une théorie sur notre corps miroir du son du choeur et travaille beaucoup sur la qualité du geste qui impacte sensiblement la façon dont les chanteurs vont s’exprimer. J’ai aussi travaillé avec Agnès Brosset, Régine Theodoresco, toutes deux attachées à l’engagement du corps et à l’importance du mouvement.

Comment êtes-vous arrivée à Tours ?

Mon mari est chanteur Lyrique et il a été engagé sur une production à l’Opéra de Tours. Les répétitions avaient lieu pendant les vacances scolaires et notre petite famille en a profité pour visiter la ville. Nous sommes tombés sous le charme. Lorsqu’une amie m’a transférée l’offre de poste au Conservatoire de Tours, les choses se sont un peu bousculées car nous avions décidé de nous implanter en Alsace! Mais j’ai postulé. J’ai été convoquée aux entretiens, qui étaient fixés à une date où je ne pouvais pas me libérer. C’était perdu. Toutefois, quelques jours plus tard, le Conservatoire m’a recontactée, car la direction n’avait pas trouvé la personne recherchée. J’ai été engagée. Nous avons déménagé avec nos deux enfants et le troisième qui arriva quelques mois plus tard.

Quel constat faites-vous avec ces petites voix d’enfants ?

Il y a beaucoup de travail ! Les enfants forcent leurs voix notamment les garçons, c’est leur façon de s’imposer. Le chant est une belle façon d’apprendre à optimiser sa voix parlée et à projeter sans s’épuiser. Le travail du chant permet la découverte et l’exploration de la voix de tête souvent peu utilisé et pourtant si expressive.
En chantant en chœur, les enfants apprennent le plaisir, la magie de faire ensemble, de s’écouter et d’éprouver l’émotion que procure le fait de marier sa voix à celle des autres. L’utilisation des jeux vocaux est une façon ludique de développer la créativité et la concentration des enfants.

Je dirige, en collaboration avec Sarane Pacqueteau et des musiciens intervenants, les ensembles vocaux du conservatoire dispensées à tous les enfants, qu’ils soient danseurs ou musiciens, la Maîtrise pour les élèves en horaires aménagés (CHAM), le chœur d’adolescents, un chœur d’adultes amateurs et je suis responsable du dispositif itinérant « Le chœur à l’école ». Le chœur Ennéade est dirigé par François Bazola.

Comment faire pour travailler la technique tout en l’oubliant ?

Il faut en effet détourner la caméra de la partie technique et trouver un juste équilibre pour que la technique libère au lieu de bloquer. Je suis moi-même chanteuse. Le travail de respiration est accompagné d’un sentiment de recentrage et d’apaisement.

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