COUP DE PROJECTEUR SUR LE COUP DE CHŒUR

Chabrier Atelier XXI s’offre une expérience unique pour ses 40 ans

En 2024, 40 ans après la création de l’ensemble par Dominick Malmasson, un projet voit le jour. Il entrelace musique contemporaine, mise en scène, corps et voix. Il est un beau mélange d’êtres humains : il est la rencontre entre CHABRIER ATELIER XXI et PTYX.

Cette année, dans le cadre de son dispositif « Coup de chœur », le Cepravoi accompagne l’ensemble Chabrier Atelier XXI. L’objectif est toujours le même : soutenir un chœur amateur dans la réalisation d’un projet « ambitieux » ou atypique nécessitant l’intervention d’un artiste ou ensemble professionnel. Le moins que l’on puisse dire, c’est que toutes les cases ont bien été cochées.

Récapitulons les différentes facettes du projet :

  • Chabrier Atelier XXI (dirigé par Dominick Malmasson) rejoint Ptyx dans son projet intitulé « Babel 21 » basé sur les Tierkreis de Karlheinz Stockhausen. Représentation le 12 octobre à la Grange Babel de Saint-Pierre-des-Corps
  • Ptyx (dirigé par Jean-Baptiste Apéré) rejoint Chabrier Atelier XXI dans son projet « Les anges habitent-ils sur la lune ? » Représentations le 13 octobre à l’église Saint-André de Château-Renault et le 10 novembre à 17h30 à l’église Sainte-Julitte de Saint-Cyr-sur-Loire (37).
  • Karine Bonneau (chorégraphe, art thérapeute par le mouvement) et Cédric Le Stunff (metteur en scène) accompagnent ces projets pour la mise en scène du corps et l’occupation de l’espace scénique

Répétition du samedi 14 septembre 2024.

« Est-ce que vous êtes à peu près dans vos corps ? » demande Jean-Baptiste avant d’entrer dans le vif du sujet de la séance (à savoir deux des 12 signes du zodiaque : le Capricorne et le Lion). Car oui, le corps, c’est bien de lui dont il est question. Même si on chante, surtout parce qu’on chante d’ailleurs ! Pour Karine, c’est l’un des enjeux de son travail avec le chœur : « Certains déconnectent encore la voix du corps, il faut les ramener à cette base. Le plus important c’est d’être bien dans le sol et bien avec soi pour atteindre cette écoute globale, pour prendre soin du rapport aux autres et à l’espace. » Cédric ajoute qu’un projet comme celui-là est très différent d’une formule concert ou récital, très cadrée et statique. « Chanter dans un spectacle c’est autre chose. Cela peut représenter une nouvelle difficulté pour les choristes qui n’ont pas l’habitude d’occuper l’espace scénique mais c’est toujours intéressant. Surtout, il ne faut pas oublier que tout ça doit rester ludique, c’est du jeu, un plaisir ! »

Ça tombe bien car, du plaisir, ils en prennent ! Pourtant, le projet n’est pas sans difficultés et sort assez largement des habitudes du chœur. Même si pour Dominick, chaque œuvre est une découverte en soi, « ce projet-là est particulièrement décalé, c’est une expérience unique dans la vie du chœur ». Le par cœur, ne pas chanter a cappella mais avec des instruments variés, travailler sur une musique à la fois très exigeante et libre dans son interprétation, prendre conscience de ce que l’on donne à voir sur scène, réintégrer le corps et le mouvement et vaincre sa timidité : autant de défis qui semblent motiver plus qu’effrayer les choristes qui ont pris part au projet. Le plus gros challenge selon le chef de chœur ? « Ne pas savoir où on va. On construit au fur et à mesure : Jean-Baptiste nous a dit ‘’Ça fera ce que ça fera’’. C’est un projet où il a fallu se défaire de l’idée qu’il fallait aboutir à quelque chose de parfait. » Très confiant,Jean-Baptiste confirme : « Ce sont des étapes, un chemin à faire ensemble et pas un objectif à atteindre. Le but, c’est qu’on entre en ébullition, qu’on trouve des solutions les uns avec les autres dans ce champ d’exploration. »

Prendre plaisir dans la perte de repères

Peut-être un brin d’inquiétude donc, dû à une nouvelle façon de travailler, mais surtout beaucoup de joie de sortir du cadre de travail habituel plus rigide si l’on en croit les intéressé·es. « On est extrêmement chanceux·ses ! C’est un beau croisement humain où l’artistique nous bouscule. Ce n’est pas facile car il faut lâcher ce qu’on sait faire et se laisser embarquer, mais les musicien·nes sont adorables et l’approche est très ludique, sans pression » explique par exemple Pascale. « Le plus marquant pour moi c’est de passer de la musique à une vraie orchestration théâtrale ! » admet Stéphane, ravi d’avoir fait deux rencontres : celle de Stockhausen et celle de supers musicien·nes. Gabriele et Philippe parlent eux du projet en ces termes : « belle aventure », « plaisir », « sérénité », « découverte » …

Babel 21 et Les anges habitent-ils sur la lune ? : deux volets du projet Coup de Chœur

  • Le projet Babel 21 est le deuxième du nom, pour Ptyx. « Il y a eu un Babel avant pandémie et un après, observe Jean-Baptiste. Dans ce nouveau Babel, nous avons voulu ajouter la voix pour aller plus loin et apporter une dimension magique. Le Babel d’après pandémie, c’est sortir de l’entre soi, ajouter de l’humain, de la voix, une vibration. Travailler avec le chœur, c’est aussi le plaisir d’être plus nombreux. »
  • Les anges habitent-ils sur la lune ? est un mélange d’œuvres à propos de la lune d’une part, et des anges de l’autre. « J’appelle des anges les personnes victimes de drames humains, précise Dominick. Et la lune, c’est le cosmos, c’est le lien avec Babel 21. Dans ce projet, cinq musiciens de Ptyx avec une dizaine d’instruments plus ou moins traditionnels feront le lien entre les pièces chantées. »

Plus d’infos sur Ptyx : https://www.ensembleptyx.com/
Plus d’infos sur Chabrier Atelier XXI : https://www.choeur-emmanuel-chabrier.fr/

Un article d’Anaïs Andos

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