Les 15 et 18 novembre prochains, la Sarabande interprétera publiquement pour la première fois The brain is wider than the sky ! Mais avant, retour sur la rencontre entre l’ensemble et le compositeur Ivo Antognini qui s’est tenue en juin dernier.

L’histoire entre Ivo Antognini et l’ensemble vocal La Sarabande commence il y a environ 7 ans, lorsque le chef de chœur Antoine Cazé découvre l’œuvre du compositeur à la renommée internationale. Il décide alors de faire chanter quelques-unes de ses œuvres à son chœur. Puis, un jour de 2021, une idée folle : écrire un mail à Ivo et lui demander de composer une œuvre pour La Sarabande ! Les deux hommes sont sur la même longueur d’ondes, la demande est acceptée et le Cepravoi offre son soutien au projet grâce à une aide allouée chaque année à un projet « atypique ou ambitieux ». C’est une belle collaboration qui vient d’éclore avec en son cœur : The brain is wider than the sky, un poème mis en musique par Ivo que l’on doit à Emily Dickinson, une poétesse américaine du XIXe siècle reconnue après sa mort pour son style novateur, passionné et spontané.

L’histoire se poursuit donc à Orléans les 24 et 25 juin 2023, près d’un an après la livraison de l’œuvre spécialement composée pour La Sarabande ! C’est la première vraie rencontre entre Ivo, Antoine et le chœur. Le samedi est dédié au travail de l’œuvre commandée avec le compositeur ; et le dimanche, avant l’audition publique de l’après-midi, la matinée est consacrée à une répétition ouverte aux chef.fe.s de chœur de la région. Avec d’autres pièces d’Ivo comme supports, ce moment organisé par le Cepravoi permet de discuter de musique tous ensemble, d’échanger, proposer des idées…

Dimanche 25 juin, hôpital de la Source, 9h45.

Consciencieusement, le chœur s’échauffe. Les voix apportent un peu de fraîcheur à cette chaude journée d’été. Après l’introduction d’Antoine, les 6 chef.fe.s ayant répondu à l’appel se présentent puis c’est au tour d’Ivo – le passionnant et passionné – qui livre ses souvenirs d’enfant : lorsqu’il chantait avec ses parents des chansons populaires suisses-italiennes et comment il modifiait les sonates de Beethoven… « C’est ça le problème, c’est que j’avais tout le temps envie de faire à ma façon ! »

Ce matin-là, La Sarabande travaille trois pièces : l’occasion pour le compositeur de donner quelques indications supplémentaires sur sa musique, pour les chef.fe.s d’émettre des propositions et pour le chœur d’essayer de nouvelles choses… Ubi Caritas est la première œuvre travaillée ! Avec son harmonie très riche, elle est vraiment représentative de la musique d’Ivo. Intense tout du long, son tempo lent ne facilite pas la tâche à l’ensemble. Proposition d’un chef : qu’un choriste sur deux s’avance d’un mètre. Le passage à la 3D se fait aussitôt entendre, il y a plus d’épaisseur, de profondeur… Tout le monde est d’accord, ça sonne mieux ! Deuxième pièce au programme : Regina Caeli dont Ivo décrit la couleur. À la lettre E sur le livret, on essaie que les femmes chantent plus fort que les hommes, ce sont elles qui mènent ce passage. Le langage harmonique est plus stable, les choristes ressentent plus de simplicité. On évoque aussi le fil narratif et l’importance de se raconter une histoire pour être vraiment présent.e quand on chante… D’ailleurs, on parle de la force des textes : la dernière pièce, Remembrance, est une histoire triste et romantique. Ce qui n’empêche pas la musique d’Ivo d’être lumineuse et positive !

À la fin de la matinée, Antoine est ravi. Cette répétition ouverte a été l’occasion de recueillir différents points de vue, d’échanger des questions intéressantes et d’entendre des remarques des chef.fe.s et des choristes (ces dernier.ère.s à qui cet espace n’est pas donné si souvent !). Du côté du chœur, le plaisir est partagé. « C’est fascinant de voir comment Ivo travaille, explique Catherine qui chante depuis 15 ans avec La Sarabande. Sa musique est très riche, délicate et la mélodie soignée. C’est un immense compositeur qui arrive comme ça, avec toute sa simplicité… Antoine a un don pour découvrir de nouveaux compositeurs, pour aller chercher une musique passionnante et contemporaine. Je suis ravie pour lui, et pour nous ! »

Les prochains rendez-vous pour découvrir ce travail :

• Mercredi 15 novembre 2023 à 20h30 à l’église Saint-Aignan d’Orléans
• Samedi 18 novembre 2023 à 20h30 à l’auditorium de Mame à Tours

Un article d’Anaïs Andos