Une musique qui donne envie de bouger.

Populaire, joyeuse et rythmée, la musique brésilienne se chante avec le corps. Jonas Hammar, musicien, comédien, chanteur, directeur artistique et chef de chœur, accompagné du pianiste Jean-Christophe Briant, animera un stage autour des chants, des rythmes et des mouvements du Brésil. Le stage se déroulera à Saint-Jean-de-la-Ruelle (45), les samedi 26 et dimanche 27 février 2022.

Rencontre avec Jonas Hammar.

Où êtes-vous Jonas ? Sous le soleil du Brésil ?

Pas du tout. Depuis un an, avec ma compagne Éléonore qui est danseuse et notre fils Isaac, nous nous sommes installés à Saint-Quentin. Le gouvernement brésilien s’attache à détruire le monde artistique, ainsi avons nous choisi de migrer. Il fait un peu froid en Picardie, mais j’ai beaucoup de projets et ici, les chanteurs ont besoin de soleil. La musique brésilienne est faite pour rendre heureux. Je dirige treize classes au conservatoire de Saint-Quentin.

Quel lien faites vous entre la scène, la comédie et le chant ?

Il n’y a aucun lien à faire, les trois font partie d’un tout. Chanter pour nous Brésiliens, c’est à la fois faire de la musique, danser et jouer la comédie. J’ai dirigé de nombreuses chorales et, particulièrement avec les amateurs, le mouvement est essentiel. On chante avec son corps.

D’où vient cette joie qui émane des musiques brésiliennes ?

C’est une musique populaire, qui donne envie de bouger. Et le mouvement entraine la joie, le plaisir, la détente, le non jugement. On se laisse faire par le rythme et c’est à ce moment là que le son trouve son essence.

Vous êtes aussi percussionniste. Vous proposez un voyage rythmique ?

Je vais embarquer les stagiaires dans un voyage au travers des différentes régions du Brésil. Chacune a un accent et un rythme différents.
Le Nord-Est vibre au rythme coco, une danse simple d’influence africaine, accompagnée de chants et exécutée en paires, en files ou en cercles pendant la période de fêtes populaires. Le claquement des mains ou des pieds sur le sol s’ajoute aux instruments. C’est une musique faite de partage : au Brésil, on est tous cousins !
Dans le Sud-Est, la région de Rio de Janeiro, on pratique la Samba et la Bossa Nova.

Les chanteurs français sont assez éloignés de cette pratique libérée du chant. Comment allez vous procéder ?

En France, la peur de la fausse note est prédominante. On chante avec sa tête. Il faut contourner cette conception cérébrale et rationnelle de la musique. Je travaille beaucoup avec des enfants et ça coule de source. Les cours de solfège se font debout, en mouvement. Nous pratiquons beaucoup de jeux rythmiques : ils apprennent très vite et ils s’amusent beaucoup.
Il faut retrouver cette énergie, cette disponibilité et cette spontanéité.
Je pense que les gens ont, surtout en cette période hivernale et angoissante, besoin de soleil !

Comment êtes-vous entré en lien avec le Cepravoi ?

J’ai rencontré Céline Morel aux Choralies de Vaison-la-romaine. J’étais directeur scénique de Dá no Coro de Música e Cena, dirigé par Sérgio Sansão, un groupe avec lequel nous avons fait une tournée internationale. Je serai de nouveau aux Choralies en 2022 pour animer un atelier.

J’aime donner la possibilité aux artistes que je dirige de se produire : monter sur scène intensifie le plaisir de chanter.

Comment faire avec le portugais, une langue que peu de personnes connaissent ?

J’ai fait des arrangements simples, à deux ou trois voix et tout le monde recevra les enregistrements avant le stage. Il ne s’agit pas d’apprendre, mais simplement d’écouter et de se laisser immerger. Je veux que les stagiaires s’amusent. Nous allons beaucoup rire.

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