Diriger un chœur, c’est anticiper. C’est comme dans la vie !

Élisabeth Renault dirige la classe de direction du Conservatoire d’Orléans depuis 2013.

Quels sont les critères de recrutement et comment la formation s’organise t-elle ?

Les tests d’entrée sont constitués d’un déchiffrage chanté, d’un déchiffrage au piano et des exercices d’oreille. Le candidat doit par ailleurs apporter un curriculum vitae, ainsi qu’une lettre de motivation.
Ces tests vont permettre de déterminer le niveau des candidats et de les orienter vers l’un des trois cycles. Les cours ont lieu le jeudi : un cours collectif de deux heures, une séance individuelle d’une heure environ et en soirée, de 19 h à 21 h et de manière ponctuelle, un travail pratique avec un chœur d’application. La pratique est indispensable pour rendre la technique plus souple, plus fluide.

Cette formation s’adresse à toute personne désirant s’initier ou se perfectionner en direction de chœur, notamment : chefs de chœur, étudiants en musique, dumistes, enseignants des écoles de musique ou de l’éducation nationale.

Dès l’année prochaine nous souhaitons proposer le statut d’auditeur. Précisons enfin que cette formation est diplômante.

Et quelles sont les aptitudes à avoir pour diriger un chœur ?

Les aptitudes sont multiples, tant sur le plan technique que sur le plan humain. L’instrument du chef de chœur est le chœur évidemment, moins courant à pratiquer que la flûte ou le violon !…
Le travail lors de la formation permet d’appréhender toutes les facettes de l’activité de chef de chœur, mais de façon artificielle en ce qui concerne la direction pure, (sauf lors de ces séances avec l’Ensemble Vocal et entre les étudiants).

En règle générale, le « nouveau » chef de chœur se retrouve face à un chœur amateur « basique », et c’est là que le relationnel doit être présent, mélange d’exigence et de souplesse, de rigueur et de  bienveillance, dans l’idée de faire progresser les choristes. L’aspect vocal est également très important, la connaissance du chant est hautement recommandée.

On réduit souvent un chef à sa gestique, est-ce juste ?

Non, bien sûr, compte tenu de ce que je viens d’évoquer. Au début de la formation et même « in situ », lorsqu’on bat la mesure, on a tendance à se concentrer sur son geste et donc moins sur ce que l’on entend. A force d’entraînement, on parvient à garder un tempo stable et, simultanément, à accueillir le son.

Quel est le rôle du corps ?

Je parlerais plutôt de posture. Le corps doit être libéré des tensions, crispations qui se portent souvent au niveau des épaules et du dos et qui se transmettent aux choristes de façon inconsciente, par mimétisme.

Quelle est la qualité principale du chef ?

La première qualité est l’oreille, mais cela ne suffit pas. Le chef doit comprendre la musique et la transmettre. Il doit non pas la réciter mais l’interpréter.

Renseignements :

Conservatoire à Rayonnement Départemental d’Orléans
4 place Sainte-Croix
45000 Orléans
02 38 79 25 43
conservatoire@ville-orleans.fr