À l’initiative du CEPRAVOI et de Métiers Culture, une enquête a été menée auprès des chœurs et des chefs de chœurs de la région Centre-Val de Loire1. Cette étude a permis de rassembler les réponses de 80 chœurs et celles de 61 chefs de chœur. Qui sont-ils ? Quels liens entretiennent-ils ? Et que nous apprend cette enquête sur l’état des pratiques chorales en région Centre-Val de Loire ?
Les ensembles qui ont répondu à l’enquête sont constitués à 89% en association autonome. 12% sont rattachés à une structure tierce (école de musique, conservatoire, centre social,…) et 10% adhèrent à une fédération de chant choral.
Les chœurs interrogés sont pour la quasi-totalité d’entre eux des chœurs d’adultes dont l’effectif moyen est de 31 choristes.
Parmi les catégories de répertoire proposées dans le questionnaire, trois se dégagent comme les plus populaires et sont abordées par plus de la moitié des répondants : les musiques “traditionnelles”, les musiques “baroque, classique et romantique”, et la “variété”.
Caractéristique | N = 801 |
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Musiques traditionnelles | 49 (61%) |
Baroque, classique, romantique | 46 (57%) |
Variété | 45 (56%) |
Musiques anciennes | 34 (42%) |
Gospel, negro spirituals | 21 (26%) |
Répertoire savant des XXe et XXIe s. | 19 (24%) |
Jazz, musiques improvisées | 7 (8,8%) |
1 n (%) |
Les chœurs combinent les différentes catégories de répertoires selon des modalités variées. L’analyse des pratiques du répertoires fait ressortir trois catégories d’ensembles en fonction de la musique qu’ils abordent2 :
Caractéristique | N = 801 |
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Répertoire du choeur | |
Musique savante | 30 (38%) |
Musique populaire | 27 (34%) |
Repertoire Eclectique | 23 (29%) |
1 n (%) |
Les chef·fe·s qui ont répondu à l’enquête sont en majorité des femmes (pour 60%). L’âge moyen des répondants s’élève à 57,1 ans. La pyramides des âges est déséquilibrée, les hommes étant globalement plus âgés que les femmes.
Les chef·fe·s interrogé·e·s ont une expérience conséquente de la direction. Ils ont en moyenne 25,1 années d’expérience dans la direction de chœur . Près de la moitié (47%) dirigent deux chœurs ou plus.
Les chef·fe·s qui ont répondu à l’enquête ont des parcours de formation divers. Pour beaucoup (45%), une part au moins de l’apprentissage de la direction se fait en autodidacte (par l’expérience de choriste et l’observation d’autres chefs, grâce à des lectures ou encore des applications ou tutoriels vidéo). Pour une part équivalente (45%), la formation est passée par le soutien d’un mentor qui a accompagné la progression en direction.
La formation musicale des chef·fe·s est variée. Près de la moitié des répondants sont passés par le conservatoire. L’université, les Centre d’Art Polyphoniques et Missions voix et les fédérations (en particulier les stages de formation À Cœur Joie) occupent également une place importante. 41% des répondants sont titulaires d’un diplôme incluant de la direction de chœur.
Caractéristique | N = 611 |
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Formation en conservatoire | 29 (48%) |
Formation en Pôle Supérieur | 3 (4,9%) |
Formation à l'université | 17 (28%) |
Formation au CFMI | 8 (13%) |
Formation en Centre d'Art Polyphonique ou Mission Voix | 15 (25%) |
Formation en fédération | 13 (21%) |
1 n (%) |
Un des enjeux de l’enquête était de mesurer l’évolution de la professionnalisation des chef·fe·s de chœur. 53% des chœurs interrogés rémunèrent leur chef ne serait-ce qu’occasionnellement, pour les concerts ou pour les répétitions. Parmi ceux qui ont répondu à l’enquête, 64% des chef·fe·s sont rémunéré(e)s au moins occasionnellement pour leur activité de direction.
Au début des années 2000, à l’échelle nationale, 38% des chefs de chœurs déclaraient être rémunérés. La professionnalisation de la direction de chœur semble donc progresser. Ces chiffres sont toutefois à prendre avec précaution au vu du taux de réponse au questionnaire et des remarques qui sont remontées aux organisations qui menaient l’enquête. Au vu des questions portant sur la situation professionnelle du chef, une partie des personnes ayant reçu le questionnaire ont considéré que celui-ci s’adressait en priorité aux ensembles dirigés par un chef professionnel et n’ont pas répondu si le chef était bénévole. Par conséquent, le poids de la professionnalisation est vraisemblablement surestimé. Il serait intéressant pour nuancer les résultats de cette enquête de mener un sondage léger permettant de mesurer plus efficacement la proportion de chefs rémunérés dans le milieu choral de la région Centre-Val de Loire.
Les conditions de rémunération d’un chef de chœur varient d’un ensemble à l’autre. Certains chœurs sont directement employeurs de leur chef, mais cette situation est minoritaire parmi les répondants. Un autre cas de figure est observé lorsque le chœur passe par un intermédiaire qui lui facture la prestation du chef. Cet intermédiaire peut être une autre structure, ou bien le chef lui-même ayant développé son activité en indépendant ou auto-entrepreneur.
Caractéristique | N = 801 |
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Lien d'emploi entre le chœur et le chef | |
Chef bénévole | 36 (47%) |
Chef rémunéré par un tiers (chœur non employeur) | 22 (29%) |
Chœur employeur direct du chef | 19 (25%) |
Manquant | 3 |
1 n (%) |
Les chef·fe·s de chœur rémunéré pour leur direction sont globalement plus jeunes que les chefs bénévoles. Le décalage dans la pyramide des âges souligne qu’une génération de chef·fe·s bénévoles est désormais en fin de carrière. Cette situation soulève la question du renouvellement ou du remplacement des chefs amateurs pour maintenir la vitalité des pratiques chorales.