Enquête nationale sur le chant choral
Les chœurs amateurs et leurs chef·fe·s en France : regard sur la pratique artistique de 3,5 millions de français
En 2022, la région Centre-Val de Loire avait été choisie comme échantillon test pour compiler des données sur les chœurs amateurs et les conditions d’exercice de leur chef·fe (part de bénévolat, emploi, recrutement, formation…). Cette étude pilotée par le Cepravoi et Métiers Culture, avec la collaboration de Guillaume Lurton, sociologue au sein du laboratoire CEREGE de l’IAE de Poitiers, avait permis de rassembler les réponses de 80 chœurs et celles de 61 chefs de chœur. L’enquête a ensuite été étendue au niveau national en 2023, portée par de nombreux acteurs majeurs du secteur du chant choral réunis autour du collectif « choral.fr » [1], la dernière étude publiée datant de 2007. L’étude 2023 a recueilli près de 1000 réponses, soit un échantillon scientifiquement pertinent.
Des évolutions importantes pour le chant choral
Suite à cette grande enquête nationale, une photographie fine de toutes les réalités qui composent le chant choral en France commence à se dessiner : structuration, emploi, besoins en recrutement… À partir de l’analyse des données recueillies, il sera possible de préciser quels sont les besoins et les attentes des acteurs de cette pratique artistique et culturelle aux multiples enjeux (artistiques, sociaux, civiques, éducatifs) qui rassemble près de 5% de la population.
Les premiers résultats de cette étude nationale sont disponibles à la consultation et montre d’ores et déjà trois évolutions démographiques notables concernant les chef·fe·s de chœur :
- Féminisation : évolution de 48% à 58%.
- Vieillissement : évolution de l’âge moyen de 48 à 53 ans alors que l’âge moyen des débuts dans la direction reste stable (33 ans). Cela signifie manifestement que l’arrivée de nouveaux chefs plus jeunes ne suffit pas à compenser le vieillissement des chefs en activité.
- Professionnalisation : la part des chefs non rémunérés est passée de 63 à 36%. On constate par ailleurs qu’un phénomène de remplacement générationnel est à l’œuvre : les chefs rémunérés viennent remplacer une population de chefs bénévoles vieillissante. Pour autant, cette tendance à la professionnalisation de la fonction de chef·fe de chœur ne garantit pas la pérennité de la dynamique chorale en France.
Vous voulez en savoir plus ?
Participez à la restitution de l’étude menée par le collectif choral.fr
Une restitution nationale de cette étude se déroulera prochainement :
Jeudi 21 mars 2024 de 15h à 18h
Conseil Économique, Social et Environnemental
9 place d’Iéna – 75775 Paris Cedex 16
Vous pouvez vous inscrire pour y participer en présentiel, mais également à distance en visioconférence.
Cette étude sera prolongée par « une série de rencontres réparties sur l’ensemble du territoire réunissant les acteurs (fédérations et organisations nationales, régionales et départementales, autres réseaux…), les élus et responsables de l’État et des collectivités territoriales, des organisations professionnelles », ainsi que des assises nationales sur les pratiques chorales en amateur prévues début 2025.
[1] Choral.fr : un collectif d’acteurs du secteur du chant choral en France
À ce jour composé de l’Institut Français d’Art Choral (IFAC), des fédérations À Cœur Joie (ACJ) et Confédération Musicale de France (CMF), de l’INECC Mission Voix Lorraine, du CEPRAVOI Centre-Val de Loire, de l’ARPA – Occitanie et de la Cité de la Voix–Bourgogne/Franche-Comté (réseau
Musique en Territoires), les membres du collectif “choral.fr” mutualisent leurs moyens, leurs expériences et leurs compétences pour accompagner les pratiques chorales et ses acteurs dans une approche “méta”. Son action vise à :
- Mieux connaître le secteur à travers la conduite d’études thématiques propres à le caractériser ;
- Mener des chantiers d’intérêt national ;
- Promouvoir les valeurs de cette pratique artistique et valoriser une “fierté chorale”.
Le ministère de la Culture (délégation générale à la transmission, aux territoires et à la démocratie culturelle) soutient le projet dans le cadre de sa convention avec l’Institut Français d’Art Choral.